Souvent, la financiarisation amène de gros investisseurs à acheter des immeubles d'habitation abordables.
Étant donné que le modèle économique associé à la financiarisation exige des profits à haut rendement à court terme, on se dépêche à trouver et à acheter des logements que l'on juge « sous-évalués » – il s'agit souvent de logements abordables qui sont par conséquent situés là où vivent les communautés les plus défavorisées et les personnes ayant les plus faibles revenus. La financiarisation touche également d'autres secteurs du système du logement, comme les maisons individuelles, les villages de retraite et les foyers de soins de longue durée.
Ensuite, ces entités en font un produit pour leurs investisseurs. Les stratégies de rentabilité des sociétés financières qui investissent dans le logement impliquent de soutirer davantage aux résidents et souvent de les déplacer. Ces sociétés augmentent considérablement les loyers, réduisent les services d'entretien et expulsent les locataires existants pour accroître leurs profits.
Ce n'est pas la première fois que ces immeubles appartiennent à des propriétaires privés. La nouveauté, c'est qu'ils appartiennent maintenant à de grands investisseurs institutionnels qui sont tenus d'optimiser le rendement pour leurs actionnaires.
La financiarisation contribue à l'inabordabilité des logements et viole les droits de la personne. Le résultat de la financiarisation est que les groupes défavorisés sont forcés de consacrer une portion disproportionnée de leur revenu au logement et ont moins d'argent pour la nourriture, les médicaments, les soins aux enfants et les autres besoins. Bon nombre de ces personnes n'ont pas les moyens de se payer un logement adéquat et doivent choisir entre un logement précaire, un refuge temporaire ou un campement informel.
Cette tendance s'est aggravée pendant la crise économique provoquée par la pandémie de COVID-19. Pour les grands investisseurs, l'immobilier est devenu une opportunité de profits garantis dans un marché instable, ce qui fait grimper les prix et menace l'abordabilité des logements pour les personnes ayant les besoins les plus criants.