Le 22 novembre 2024 – Ottawa (Ontario) – Bureau du défenseur fédéral du logement
En cette Journée nationale de l’habitation, Marie-Josée Houle, la défenseure fédérale du logement, déclare ce qui suit. Une version de cette histoire a été publiée dans Le Devoir, le 22 novembre, 2024.
Vous avez l'impression que la crise du logement et de l'itinérance se retrouve trop souvent dans les manchettes – ou dans votre voisinage? Bienvenue dans le club! D’après des sondages, l'abordabilité et l'accessibilité en matière de logement préoccupent bien des gens au Canada.
Alors que les gouvernements commencent à réagir et à investir des ressources, ils doivent comprendre qu’une crise du logement est une crise des droits de la personne.
On dépense des milliards de dollars, et cet argent doit améliorer les possibilités de logement pour tout le monde, dont les personnes défavorisées. On ne peut plus continuer de compter seulement sur les investisseurs et les promoteurs, ni traiter le logement comme une marchandise.
Nous avons besoin de logements et de soutiens qui répondent aux besoins des gens. Cela signifie que les personnes qui sont au cœur du problème – celles qui subissent la hausse des loyers, des mauvaises conditions de vie et l’itinérance – doivent contribuer à la recherche de solutions. Voilà à quoi ressemble une approche fondée sur les droits de la personne.
Les personnes en situation d’itinérance savent très bien ce qu’elles vivent. Elles connaissent leurs besoins et les solutions qui leur permettraient d’être bien logées. Écoutons-les et mettons-les au centre de l'élaboration de nos politiques.
Utilisons les bons outils.
Le Canada est le seul pays qui a un défenseur fédéral du logement.
En tant que première défenseure fédérale du logement au Canada, j’entends ce que les personnes les plus défavorisées ont à dire. Je suis ici pour m’assurer que leurs voix parviennent aux décideurs.
Je suis également ici pour travailler avec les gouvernements, pour leur fournir les recherches et les recommandations dont ils ont besoin pour mettre en œuvre une politique du logement efficace. Les gouvernements peuvent s’appuyer sur mes outils et mon travail sur le terrain pour comprendre leurs obligations et guider leur élaboration de politiques.
L’une de ces recommandations est que les gouvernements adoptent une approche fondée sur les droits de la personne pour les programmes de logement. Il s’agit d’une décision intelligente qui se traduira par de réels avantages. Elle rend les projets plus réussis, permet d’économiser de l’argent et se traduit par de meilleurs résultats en matière de logement pour tous.
Heureusement, les gouvernements commencent à donner suite à mes recommandations sur les campements qui incluent les points de vue de 300 résidents et intervenants des campements à travers le pays. Les 250 millions de dollars promis par le gouvernement fédéral servent graduellement à financer des interventions fondées sur les droits de la personne, avec des investissements similaires des provinces et territoires.
Le gouvernement le reconnaît : il faut s’y prendre autrement et placer les personnes en situation d'itinérance au centre des solutions. Les provinces et territoires doivent suivre cette voie.
Malheureusement, un rôle comme le mien n’existe dans aucune province ou territoire.
Les provinces et territoires devraient nommer leurs propres défenseurs du logement. Le rôle d’un défenseur est un pont unique entre les personnes ayant une expérience vécue, les organisations concernées et les décideurs qui influencent les lois et politiques. Ils sont des voix indépendantes pour réunir la société civile et les personnes ayant une expérience vécue et pousser les gouvernements à faire mieux. Ce type de collaboration, de responsabilisation et d’expertise mènerait à des changements durables.
Un engagement significatif est un travail difficile. Il prend du temps car il implique de construire et de maintenir la confiance. Mais lorsqu’il est bien mené, il aboutit à de véritables solutions avec des résultats concrets – au lieu de solutions de fortune qui gaspillent du temps et de l’argent et nuisent encore davantage aux personnes concernées.
Pour que tout le monde ait un toit, il faut défendre les intérêts des personnes itinérantes, qui sont dans une situation précaire et qui savent que leur voix est marginalisée. On a besoin d’elles pour comprendre les inégalités à corriger et les programmes qui fonctionneront.
Tous les gouvernements doivent écouter et trouver des solutions qui améliorent réellement la situation des personnes touchées. Considérer le logement comme un droit de la personne serait un bon début.
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Marie-Josée Houle est la première défenseure fédérale du logement au Canada, avec un mandat non partisan, sans lien de dépendance avec le gouvernement. Étant chargée de la surveillance du droit au logement, elle formule conseils et recommandations au ministre fédéral responsable du logement.
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