Aperçu
Élargir nos connaissances
Initiatives stratégiques
2.1 à‰tudes antérieures
2.2 Statistique
2.3 Technologie existante
2.1 à‰tudes antérieures
Plusieurs études ont été réalisées sur la disponibilité et l’accessibilité des services d’ATS.
En 1988, le Conseil canadien de coordination de la déficience auditive (CCCDA) a effectué une vérification aléatoire de numéros de téléphone du gouvernement fédéral inscrits dans l’annuaire, à l’intention des personnes sourdes, devenues sourdes, malentendantes ou ayant un trouble de la parole. Le Conseil a constaté que 85 % des appels n’ont pu être effectués, soit à cause du mauvais fonctionnement de l’équipement, soit parce qu’il n’y avait pas de réponse.
Après que des rapports officieux eurent laissé entendre qu’il y avait toujours des problèmes, la CCDP a décidé de vérifier si la situation s’était améliorée depuis la vérification aléatoire de 1988. Cette décision a donné lieu à l’enquête intitulée Inégalité d’accès : services offerts aux utilisateurs d’appareils de télécommunications pour malentendants par les bureaux fédéraux menée par la CCDP en 1991. Dans le cadre de cette étude, la CCDP a mené une enquête auprès de 55 bureaux et 31 ministères et organismes fédéraux pour constater que près de 70 % des appels effectués par le personnel de la CCDP restaient sans réponse la première fois. Même si le taux de réponse a augmenté après de multiples tentatives, le tiers des bureaux qui ont fait l’objet de l’enquête n’ont pas du tout répondu aux appels.
La CCDP a mené une enquête de suivi sur les lignes ATS en 1994 et présenté ses conclusions dans un rapport intitulé Inégalité d’accès : services offerts aux utilisateurs d’appareils de télécommunications pour sourds par les bureaux fédéraux et les entreprises du secteur privé. Cette enquête portait sur un échantillon du secteur public, soit 39 bureaux gouvernementaux comptant 56 ATS : les résultats ont indiqué que peu de progrès avaient été réalisés depuis l’enquête de 1991. Plus précisément, seulement 46,4 % des appels aux 56 numéros d’ATS avaient reçu une réponse la première fois tandis que 35,7 % n’avaient obtenu aucune réponse.
Les quatre études menées par l’ASC entre 2002 et 2004 sur l’accessibilité des services fédéraux ont confirmé les constatations de la CCDP. Ces études consistaient à déterminer si les ministères et les organismes gouvernementaux offraient des services d ’ATS et si les numéros d’ATS inscrits sur les sites Web du gouvernement fédéral, dans les pages bleues de l’annuaire, dans les publicités imprimées et dans les publicités télévisuelles sous-titrées du gouvernement du Canada offraient un accès adéquat aux services gouvernementaux.
Dans la première étude, grâce au répertoire électronique du gouvernement, on a consulté 348 sites Web pour rechercher l’information. Lorsque aucun numéro de téléphone n’était fourni, le site Web était laissé de côté (des 348 sites Web consultés, 84 ne répertoriaient aucun numéro de téléphone). Si le site Web donnait un numéro de téléphone, on poursuivait la recherche pour trouver un numéro d’ATS (193 sites Web inscrivaient effectivement un numéro de téléphone, mais pas de numéro d’ATS). Les numéros d’ATS inscrits ont été testés pour établir s’ils étaient fonctionnels. Dans l’ensemble, les résultats confirmaient l’absence de services adéquats.
Quant à l’étude sur les pages bleues, elle a porté sur les inscriptions dans les pages bleues des annuaires de trois grandes villes canadiennes (Ottawa, Toronto et Calgary). On a utilisé la même méthodologie que pour l’étude des sites Web, autrement dit, on s’attendait à trouver des numéros d’ATS pour toutes les inscriptions téléphoniques. Cependant, dans 46 % des cas, aucun numéro d’ATS n’était inscrit, peu importe la ville. Dans 26 % des cas, un numéro d’ATS était inscrit dans les pages bleues d’au moins une ville, et dans seulement 28 % des cas, les inscriptions comportaient un numéro d’ATS équivalent dans les trois villes. Aucun ministère fédéral n’avait l’équivalent d’un numéro de téléphone ordinaire et d’un numéro d’ATS pour tous les numéros de téléphone. Les numéros d’ATS inscrits n’ont pas été vérifiés.2.2 Statistiques
L’enquête menée par Statistique Canada en 2001 et intitulée Enquête sur la participation et les limitations d’activités (EPLA) concluait qu’il y avait 2, 8 millions de Canadiens faisant état d’une déficience auditive (personnes sourdes, devenues sourdes et malentendantes).
Les groupes de pression ont exprimé des réserves au sujet de l’enquête, notant que celle-ci reposait sur une auto-identification qui s’est peut-être soldée par un nombre moins grand que prévu de répondants. Ces groupes estiment que le chiffre de 3,1 millions de personnes ayant une déficience auditive se rapprocherait davantage de la réalité. De ce nombre, 10 % à 15 % sont des personnes sourdes ou devenues sourdes et ce sont elles qui ont le plus recours aux services d’ATS.2.3 Technologie existante
ATS est le sigle des appareils spéciaux utilisés par les personnes sourdes, devenues sourdes, malentendantes et entendantes pour communiquer entre elles à l’aide du système téléphonique. Les utilisateurs d’ATS dactylographient leurs messages sur un clavier et reçoivent un message sur un écran d’ordinateur ou grâce à un affichage à diodes électroluminescentes. Cette technologie existe depuis longtemps et constitue toujours la norme en matière de communications téléphoniques.
Les ATS peuvent être de types différents, les ATS de bureau (figure 1) étant les plus vieux modèles de tous. Ceux-ci utilisent le système Baudot (également utilisé par les services de télégraphie). Ils permettent de se relier à d’autres ATS ou à des téléphones réguliers à l’aide du service de relais, grâce à une ligne téléphonique analogue ordinaire. Ces ATS de bureau permettent aux personnes qui n’ont pas de perte auditive de communiquer directement avec des personnes qui utilisent le système.
Figure 1 : ATS de bureau

Les ATS autonomes et à matériel informatique réparti forment l’autre catégorie. Ce sont des ATS intégrés à un ordinateur, ce qui signifie qu’ils utilisent un modem pour se brancher à la ligne de téléphone ordinaire. Les modems ont pour fonction de transformer les signaux numériques en signaux analogues ainsi que le code Baudot utilisé par les ATS de bureau en code ASCII et vice-versa. Ces ATS sont multifonctionnels car ils permettent à l’utilisateur de faire ou de recevoir un appel directement de son ordinateur personnel, de donner un signal de sonnerie visuel, d’accéder à un système de messagerie vocale et à un répondeur, et de sauvegarder et d’imprimer les conversations qui se sont déroulées sur l’ATS. Ces systèmes permettent également aux gens qui n’ont pas de perte auditive de communiquer directement avec des personnes qui appellent à l’aide d’un ATS.
Les ATS à matériel informatique réparti sont munis d’un logiciel de contrôle installé sur le serveur informatique et distribué au poste de travail individuel. C’est un système de communication réseau pour la communication et la messagerie textuelles et vocales, qui offre un service de messagerie instantanée et d’autres services à chaque utilisateur tout en assurant des services spécialisés aux personnes ayant une déficience auditive. Il permet à chacun de ses utilisateurs de faire des appels à des personnes qui sont sourdes, devenues sourdes, malentendantes ou ayant un trouble de la parole et d’en recevoir. Contrairement à certains systèmes de messages textuels disponibles sur Internet, les produits informatiques ATS autonomes et à matériel informatique distribué offrent une protection de sécurité, soit en transmettant les messages en code Baudot, soit en cryptant les messages à l’aide du logiciel d’exploitation situé derrière le coupe-feu.
Le gouvernement fédéral envisage de convertir tout son service téléphonique au système vocal sur Internet, que l’on appelle aussi VoIP (voix sur IP). Ce système est une technologie qui permet aux utilisateurs de faire des appels téléphoniques à l’aide d’une connexion Internet à large bande au lieu d’utiliser une ligne téléphonique ordinaire. Il convertit le signal vocal (analogue) provenant du téléphone en un signal numérique qui voyage sur Internet et le reconvertit à l’autre extrémité de sorte que l’utilisateur puisse parler à quelqu’un qui a un numéro de téléphone ordinaire.
Comme l’illustre la figure 2, certains services de VoIP ne fonctionnent que sur un ordinateur ou un téléphone spécial VoIP alors que d’autres services permettent à la personne d’utiliser un téléphone ordinaire muni d’un adaptateur.Figure 2 : VoIP (Source : Commission fédérale des communications)

Étant donné que les ATS intégrés à un ordinateur utilisent déjà des signaux numériques, ils pourraient être intégrés facilement à un système de VoIP. Cette possibilité devrait faire l’objet d’études plus poussées et par conséquent, elle constitue l’une des recommandations du présent rapport.
Le service de relais constitue une autre technologie de communications offerte (figure 3). Le service de relais est un service dans lequel intervient un ou une téléphoniste. Une personne qui est sourde, devenue sourde, malentendante ou ayant un trouble de la parole utilise un ATS pour dactylographier sa conversation à un téléphoniste qui lit ensuite la conversation dactylographiée à une personne entendante qui utilise un téléphone ordinaire. Le téléphoniste dactylographie ensuite le message vocal de la personne entendante à l’utilisateur d’ATS. La protection des renseignements personnels, la confidentialité et la lenteur de la méthode sont habituellement des sujets de préoccupations pour les utilisateurs de ce service. En outre, il existe des réserves d’ordre juridique et certains ministères ne peuvent utiliser le service de relais sans une autorisation dûment signée. Le service comporte aussi des lacunes, notamment lorsque les conversations contiennent du jargon technique que le téléphoniste connaît mal.
Figure 3 : Service de relais

Les téléphones avec sous-titrage (CapTel) fonctionnent comme les téléphones traditionnels sauf qu’ils affichent les sous-titres écrits, textuels de tout ce que dit la personne qui appelle. Les utilisateurs du système CapTel peuvent écouter la personne qui appelle et lire les sous-titres dans la fenêtre d’affichage CapTel. à‰tant donné que ce système nécessite l’intervention de personnel de sous-titrage, il constitue essentiellement un service de relais et par conséquent suscite les mêmes préoccupations au sujet de la protection des renseignements personnels et de la confidentialité. Cette technologie n’est pas offerte au Canada.
La transmission phonique vocale (TPV) donne aux gens ayant une déficience auditive la possibilité de parler directement à la personne qu’ils appellent et de lire ensuite celle-ci sur leur ATS ou sur leur affichage de TPV telle que transmise par le téléphoniste de relais. Les téléphones à haut-parleur augmentent le volume d’un appel ordinaire, ce qui aide l’utilisateur à comprendre plus clairement ce qui se dit au téléphone. Toutefois, les deux technologies ci-dessus ne sont applicables qu’Ã certaines personnes malentendantes et non à l’ensemble des personnes sourdes.
Parmi les solutions de rechange au téléphone, mentionnons le courriel, la messagerie instantanée, le sous-titrage, la transcription en temps réel assistée par ordinateur appelée CART – et parfois aussi nommée transcription en temps réel d’accès à la communication ou simplement sous-titrage en temps réel – la messagerie texte, la messagerie vidéo (vidéoconférence, courrier vidéo, vidéo sur le Web) et le relais vidéo. La technologie de relais vidéo comprend le service de relais vidéo (SRV) et l’interprétation vidéo (IV) où les utilisateurs se servent du langage gestuel au lieu de dactylographier pour parler avec l’interprète de relais. Cette personne, que l’on appelle l’interprète vidéo, traduit et répète les signaux de l’utilisateur à l’appelé. Pour l’heure, le service de relais vidéo n’est pas commercialisé au Canada.